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11 septembre 2019

Pavillon Sylvie Lespérance : à peine ouvert et déjà en manque de personnel

CISSS Lanaudière

Pavillon Sylvie Lespérance

©(Photo l'Action - Christian Belhumeur-Gross)

Le centre d'hébergement Sylvie Lespérance.

ACTUALITÉ. Alors que le Pavillon Sylvie Lespérance fut officiellement inauguré en présence de la ministre Marguerite Blais le 4 septembre dernier, cet établissement qui se veut, par sa philosophie et son architecture, être à l’avant-garde en matière d’hébergement pour les aînés, semble déjà souffrir des problèmes inhérents aux centres d’hébergement du nord de la région, c’est-à-dire le manque de personnel et la surcharge de travail. L’impact se ferait d’ailleurs déjà sentir sur les usagers.  

En août dernier, Louise Larivière, une résidente de Saint-Jean-de-Matha, était à la recherche d’une résidence afin d’héberger sa mère âgée de 102 ans. Aidante naturelle depuis 9 ans, elle s’est occupée de sa mère au cours des dernières années, mais vu l’âge avancé de cette dernière, elle a estimé qu’il serait probablement plus sage qu’elle soit admise dans un centre d’hébergement. Après quelques visites, Mme Larivière a opté pour le Pavillon Sylvie Lespérance qui semblait prometteur.  

« Nous avons reçu un appel le 12 août pour nous dire qu’une place était disponible pour le lendemain. Nous avions 24 h pour installer maman » explique Mme Larivière. Elle souligne avoir été, au départ, fort enthousiaste face à ce nouveau centre, mais dès l’arrivée de sa mère, elle dit avoir constaté certains éléments problématiques. « Lorsqu’on est arrivé, le personnel semblait débordé et à court d’effectifs. Personne n’est venu nous aider à installer maman et j’ai passé un bon moment là et aucune préposée n’est passée nous voir durant cette période » souligne-t-elle.  Mme Larivière indique également avoir dû, lors de la deuxième journée, porter assistance à une préposée aux bénéficiaires qui était seule et débordée lors de la période du repas.  

Remarquant la surcharge de travail des employés et le caractère réduit des effectifs, Mme Larivière a fait part de ses inquiétudes au personnel en place. On lui aurait alors indiqué que le centre est encore en rodage. Dans les jours suivants, la mère de Mme Larivière est tombée de son lit et fut retrouvée sur le plancher de sa chambre par le personnel. Craignant pour la sécurité de sa mère, Mme Larivière a décidé de la retirer du Pavillon Sylvie Lespérance le 15 août dernier.  

Visiblement ébranlée par la situation, Mme Larivière estime que ce nouveau pavillon a peut-être été ouvert trop rapidement et elle a adressé des plaintes officielles au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière. « Je trouve ça irresponsable qu’on ne s’assure pas d’avoir le personnel nécessaire afin de bien s’occuper des résidents avant d’ouvrir un nouveau centre. C’est une honte » s’insurge-t-elle.  

Mme Larivière a depuis placé sa mère dans un autre centre d’hébergement du CISSS de Lanaudière et la situation serait nettement meilleure. Mme Larivière reste malgré tout amère du bref passage de sa mère au Pavillon Sylvie Lespérance.  

Manque de personnel généralisé 

Questionné par L’Action sur les allégations de manque de personnel au Pavillon Sylvie Lespérance, le président du syndicat de la FIQ, Stéphane Cormier, reconnaît qu’il y une problématique, mais qu’elle n’est pas nécessairement propre à ce centre. « L’ensemble de nos centres d’hébergement sont en manque de personnel. C’est un cercle vicieux, on a besoin de plus de lits, mais en même temps, on n’a pas le personnel pour répondre à cette demande » indique-t-il. Selon M. Cormier, à Sylvie Lespérance, il y a en ce moment une infirmière pour 40 résidents, alors que la moyenne est normalement de 30.  

Même son de cloche du côté de la CSN où on souligne également le caractère généralisé de la problématique. Thérèse Martin, présidente du STT CISSS Lanaudière, indique, concernant le cas du Pavillon Sylvie Lespérance, que l’ensemble du personnel subit actuellement une période de rodage dû au déménagement depuis Sainte-Élisabeth. Thérèse Martin n’est pas d’avis que le centre a ouvert trop tôt, mais considère que la procédure de transition devrait peut-être être revue afin d’éviter la situation actuelle.    

Plusieurs mesures pour combler le manque de personnel  

En entrevue avec L’Action, le PDG du CISSS de Lanaudière, Daniel Castonguay, reconnaît avoir reçu des plaintes en lien avec le Pavillon Sylvie Lespérance et se dit pleinement conscient des problématiques liées au manque de personnel. La direction travaillerait d’ailleurs à stabiliser la situation. « Nous travaillons actuellement à trouver des solutions pour pallier cette problématique. C’est un important défi auquel font face nos établissements dans le nord de la région » indique-t-il. Malgré tout, le PDG souligne que dans le secteur de l’hébergement longue durée, près de 80 % des quarts de travail se font à personnel complet.  

Selon le PDG, l’occupation du Pavillon Sylvie Lespérance se fait de façon graduelle afin d’assurer une transition adéquate et éviter une pression trop accrue sur la demande en personnel. Le centre n’est donc toujours pas occupé à sa pleine capacité. Questionné à savoir si la transition aurait pu se faire différemment, M. Castonguay souligne que l’ouverture fera l’objet éventuel d’un post-mortem. « Il y aura une réflexion à faire afin d’évaluer ce qui a fonctionné et ce qui a moins bien fonctionné » souligne-t-il  

Dans une perspective plus large, M. Castonguay souligne que le CISSS de Lanaudière a déployé de nombreux efforts au cours de la dernière année afin de s’attaquer à la problématique du manque de personnel dans le nord de la région. Plusieurs heures de travail ont été ajoutées et des initiatives de recrutement ont été faites. Le PDG reconnaît également qu’il y a un défi d’attraction de la main-d’œuvre et malgré les nombreuses embauches, dont 128 infirmières depuis le début de l’année, les besoins en matière d’effectif restent dans le négatif. 

M. Castonguay assure tout mettre en œuvre avec son équipe afin de combler les besoins en effectifs au quotidien et dit avoir pleinement la collaboration du personnel et des trois syndicats du CISSS de Lanaudière. 

PDG Daniel Castonguay

©(Photo gracieuseté)

Daniel Castonguay, PDG du CISSS Lanaudière.

Commentaires

15 septembre 2020

Danielle Forget

La situation s'est-elle améliorée . Est-il indiqué de transférer ma mère de 91 ans en perte d'autonomie a cet endroit. Si non quel endroit me conseillez-vous

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